Faux billets du 19ème siècle

FAUX 100 F  type 1848 « définitif »  du 30 novembre 1848

Affaire BERTRAND (1850)

Frédéric Bertrand arrêté le 22 juin 1850, lors de son interrogatoire le 25 juin 1850, dit qu’un billet de 100 F lui a été donné par un curé qui lui a demandé de reproduire son portrait pour la somme de 90 F. Toujours d’après les dires de Bertrand, un deuxième billet de 100 F lui a été remis par un homme à l’accent étranger en échange de travaux, mais il  n’avait pas remarqué que ce billet n’était pas imprimé mais fait en daguerréotypieIl dira aussi qu’il avait bien remarqué que le billet donné par l’inconnu était un peu pâle et avait les mêmes numéros que celui du curé, mais il ne savait pas ce que cela voulait dire. Puis au cours de l’interrogatoire, Bertrand demande au juge  de lui parler en particulier et raconte qu’il a essayé de reproduire le vrai billet du curé et qu’il l’a abimé avec sa préparation au nitrate d’argent  si bien…

Décoration de la vitrine:

  • Chambre à tiroir de 1850 (ou appareil daguerréotype).
  • Loupe de mise au point utilisée pour faire une mise au point plus précise sur le dépolie de la chambre à tiroir.
  • Lampe à bougie diffusant une faible lumière rouge, utilisée par le photographe dans son laboratoire pour développer ses photos.
  • Châssis utilisé pour mettre la surface sensible qui pouvait être une feuille de papier traitée, une plaque de verre, une plaque de cuivre.
  • Bac en bakélite pour le développement des photos. – Feuilles traitées au nitrate d’argent.

FAUX divers

En haut

  • à gauche: 50 F « indices noirs » type 1868 du 7 février 1876
  • au centre: 250 F Comptoir de Lyon du 18 octobre 1810
  • à droite: 50 F « Clermont Ferrand » type du 22 octobre 1870

Au milieu

1000 F type ancien. Ce billet est la contrefaçon du premier billet portant la mention « Banque de France ». C’est donc le premier faux billet « Banque de France »
La date du 10 Frimaire de l’An III est erronée elle devrait être du 2 Messidor de l’An VIII (21 juin 1800). Le papier est très fin, il ne comporte pas de filigrane en clair mais seulement des caractères imprimés en gris pour simuler celui-ci. Cette épreuve typographique est assez bien réalisée. Les signatures apocryphes manuscrites sont celles du Directeur Général : Garat et au verso du Caissier Général : Delafontaine et du Contrôleur : Audibert.

En bas

  • à gauche: 500 F « indices noirs » modifié du 13 décembre 1887. Affaire POTTIER et DUPLESSIS
  • au centre: 500 F type 1842 du 10 juillet 1851 
  • à droite: 50 F « indices noirs » type 1868 du 3 janvier 1883. Affaire PERO

FAUX 20 F ‘Chazal’ type 1871 du 2 mai 1873

Les principaux défauts de ce billet sont désignés par les flèches rouges sur le billet et des explications détaillées sont notées sur le support.

Historique des vrais billets: Les billets de 20 F « Chazal » émis pour remplacer la coupure de 25 F « Paris » ou « Clermont Ferrand », n’aura comme cette dernière qu’une vie très courte (12 janvier 1871 – 12 décembre 1874) victime de 41 contrefaçons et de la concurrence que lui portera la pièce de 20 F or.

FAUX 25 F ‘Clermont Ferrand’ type 1870 du 5 décembre 1870

Ce billet a été dessiné à la plume, un travail très bien fait si l’on en juge la détermination de celui qui l’a estampillé faux…

Historique des vrais billets: Les vrais billets n’ont circulé que pendant 2 ans, ils ont été retirés de la circulation le 13 janvier 1873 et malgré cela ils ont subi 31 contrefaçons différentes…

FAUX 20 F type ‘Chazal’ type 1871

Affaire DELHOSTE   (1874)

Louis Delhoste  –  Gabriel Delhoste   – Virginie Joseph (Femme Delhoste)

Depuis le mois de mars 1874 Louis, Gabriel et Virginie Delhoste fabriquaient des faux billets de 20 F dans leur appartement à Marseille et les écoulaient à Toulon, Aix, Arles, Nîmes, Montpellier, Cette, Avignon et Orange ou ils ont été arrêtés le 18 Septembre 1874 au moment ou ils venaient d’en distribuer 12. Les faux billets sont faits à la main sauf les chiffres qui sont établis à l’aide d’un composteur et les mots « 20 FRANCS » qui sont imprimés au moyen de lettres  en cuivre. Delhoste fut condamné à 10 ans de prison à la Maison Centrale d’Aniane.

FAUX 20 F Chazal type 1870 et 500 F à légende verte

Affaire MINION (1875) – Faux 20 F Chazal

Michel  Minion 33 ans,dit « Mignon » mécanicien horloger – Michel  Tournadre  dit « Crapon » marchand colporteur – Léger  Phelut  boulanger – Françoise  Mazaprat femme Phelut – Louis  Gendre  menuisier – Antoine  Foury  31 ans, menuisier – Jean  CrouzeiX 36 ans,  menuisier

En avril 1874 Michel Minion s’installa dans le village de Latour (Puy de Dôme) pour y exercer le métier de mécanicien horloger, mais les affaires allaient mal et il songea à se procurer de l’argent par des moyens illicites. Près de son logement habitait Louis Gendre, menuisier, avec qui il se lia d’amitié, les deux individus ne tardèrent pas à chercher ensemble le moyen de fabriquer des faux billets. Gendre fabriqua la presse destinée à imprimer les faux billets, elle fut terminée le 5 novembre 1874. Minion se rendit à Clermont avec l’argent que son complice…

Affaire BUFFET (1827) – Faux 500 F à légende verte

Auguste François Buffet peintre sur porcelaine  –  Michel Meyer ouvrier horloger  –  Marie Marguerite Rémy épouse de Jean Jacques  Desjardin,  marchande  de  volailles  –  Jean Jacques  Desjardin maçon – Jean Joseph Desjardin maçon – Clément –  François Alexandre Carcano bijoutier  –  Louis Profillet marchand de vin  –  Rose  Catherine Dubois épouse d’Henri Théodore Pétré  –  Jean Baptiste  Praugé  –  Joseph  Maximilien Krauss  tourneur en plaqué  –  Louis Mathias  –  Louis Curcier.

Le 20 mars 1825 Auguste Buffet, peintre sur porcelaine, condamné à 5 ans de prison pour vol commis avec récidive, fut envoyé  à la maison centrale de correction de Poissy ou il avait obtenu la permission de s’occuper de dessin et de peinture. Il faisait des calendriers qu’il ornait de petites images rapportées et collées les unes à côté des autres ; il les vendait à l’entrepreneur des travaux. Un jour, il fit figurer dans un de ces calendriers l’image assez fidèle d’un billet de 500 F. Le billet était si bien représenté qu’il reçu des éloges et…

Affaire de la Banque de Lyon (1848) – FAUX 250 F

Lors de l’absorption des banques départementales en 1848, les anciens billets furent privés du cours légal. Ils étaient bien entendu, comme toutes les autres coupures, remboursables à la Banque de France. Le 31 octobre de cette même année 3 billets faux de l’ancienne banque départementale de Lyon entrèrent dans les caisses de la banque à Paris. Lorsque les garçons de recette reviennent tard à la banque, ce qui est le cas par exemple lors des jours de grande échéance, les billets sont remis au sous caissier de la Recette en ville qui les versent le lendemain matin à son supérieur hiérarchique, le caissier des Recettes.

Les coupures fausses avaient été tirées en lithographie. Elles étaient assez bien imitées et les faussaires avaient poussé la perfection jusqu’à les froisser, les salir, les maculer afin qu’ils paraissent avoir déjà circulé. . Il rentra un nouveau billet faux en 1849 ce qui monta à quatre le chiffre de cette contrefaçon. La police ne retrouva jamais les faussaires.

Affaire LEMOT(1873)

FAUX 20 F type Chazal

Désiré  Achille  Valentin 28 ans dit « Lemot »,  « Lio » ou « Uzès », dessinateur et lithographe   –   Augustine  Reine  Attagnant 26 ans  prostituée

En juillet 1871 Achille Valentin fait la rencontre d’Augustine Attagnant, figurante au théâtre Montmartre, c’est une jeune fille « entretenue » comme on dit, mais amoureuse d’Achille elle quitte son protecteur et se met en ménage avec son amoureux, ils filent le parfait amour mais n’ont pas le sou, elle veut reprendre son ancienne situation, mais Valentin bon dessinateur et lithographe se résout à acheter une petite presse et entreprend de contrefaire le billet de 20 F. Le 17 mai 1873 le premier exemplaire de cette contrefaçon entre dans les caisses de la Banque de France. Achille Valentin écoule son premier faux billet chez un herboriste puis plus tard, le 19 juin 1873, chez une marchande de bijoux fantaisie, cette dernière constate que le billet est faux et appelle les pandores qui arrêtent Valentin. Une perquisition a lieu à son domicile mais les pandores ne trouvent pas une liasse cachée dans un secrétaire, liasse que Valentin jette le lendemain dans la fosse d’aisance. Trois jours plus tard la fosse est vidangée est le préposé au champ d’épandage récupère à l’aide de son croc un épais paquet de papier, le lave et trie les billets qu’il mène à la police. Tous les faux billets ont le même numéro Z.1256   525…

Affaire DELON (1887)

FAUX 50 F « Indices noirs » type 1868

Martial  Joseph  Delon  –  Catherine  Guirand  –  Allien  avocat – conseiller général – Bonnefoy  instituteur  –  Pierre  Gleize  fabriquant.

Le sieur Allien, avocat et conseiller général, travaillait au parquet de Bézier, il avait fait nommer Martial Delon en 1885 secrétaire du Procureur de le République. Après avoir été son protecteur il était devenu son obligé. C’est ainsi que tous les deux, avec l’aide de Bonnefoy, étaient parvenus au cours de l’année 1886 à escroquer à un prévenu une somme de 10 000 F en lui promettant, contre l’avis du procureur, de le faire mettre en liberté. Suite à ce délit ils furent renvoyés et jugés par le tribunal correctionnel. La descente aux enfers commençait. Les 13 et 14 mai 1887, Martial Delon et sa complice Catherine Guirand, avaient écoulé 42 faux billets de 50 F. Le 15 mai 1887 ils furent arrêtés, Delon était porteur de deux faux billets…

Affaire BENENTI   (1874)

FAUX 5 F Noir type 1871 et 20 F type Chazal

Jean  Benenti 39 ans, ouvrier mineur – Joseph  Melchio  32 ans, ouvrier mineur – Donat Melchio ouvrier mineur  –   Xavier  Victor Arribat 23 ans, ouvrier mineur  –  Jean  Baracco 40 ans, ouvrier mineur  –   Frédéric  Antonin  Arribat-Rials 31 ans, ouvrier mineur – Rosalie  Louise  Lièvre  épouse Baracco, sans profession

Jean Benenti qui avait déjà été inquiété en 1869 par la police Italienne pour une affaire de faux billets, avait le projet de s’enrichir rapidement en fabriquant des faux billets de la Banque de France. Il fut encouragé par Joseph Melchio, qui quitta le village de Latour (Hérault) ou il travaillait depuis deux ans avec d’autres ouvriers mineurs à la recherche d’un gisement de charbon. Benenti travailla 2 mois au 42, rue Paradis à Marseille, avec Eugène Causse, l’ouvrier  lithographe de Mr. Martin. Comme il devait verser 1000 F à ce dernier pour apprendre le métier de lithographe il disparu sans rien dire. Peu après il acheta une presse lithographique chez la veuve Demole, sur les conseils de Causse qui donna pour la somme de 100F, des leçons de lithographie à Melchio dans l’atelier d’imprimerie de la veuve Tiranti, au 18, rue Haxo sous la direction de Paul Perreti. Le 15 août 1873, Benenti avait déjà fabriqué 500 faux billets. Joseph Melchio apportait les faux billets de 5 F et 20 F au village de Latour, les cachait dans la galerie d’une mine, puis les vendait à ses connaissances, des ouvriers mineurs qui au mois de septembre…